Dans le symbolisme des nombres, lorsque l’on considère 3 éléments, 2 d’entre eux ont toujours un point commun qui n’existe pas chez le troisième. Il est possible que ce troisième élément, différent, ait à son tour un autre point commun avec l’un des deux éléments précédents, excluant ainsi de leur réunion l’autre qui prend alors la fonction du troisième différent. Cette idée est vraie et s’applique partout dans le monde manifesté, particulièrement en physique nucléaire. Dans la vérité, celui qui prend la fonction du différent est numéroté premier et les deux autres deuxième et troisième, mais ceci est d’ordre métaphysique. Ici, il y a 3 archétypes de la femme, 2 positifs et 1 négatif, dans leur rapport avec les hommes qu’elles ont influencés.
S. Joukhadar
Elsa Von Brabant
Le premier archétype du triptyque représente Elsa Von Brabant, une figure de la légende du Graal. Joukhadar a choisi le moment du premier regard entre Elsa et Lohengrin. Il a voulu montrer en particulier la pudeur, la retenue et la dignité dans la manifestation des sentiments. Aucune expression définissable ne vient troubler la beauté froide et éblouissante de ce visage germanique, mais bien une intériorité qu’un œil expert peut déceler. Il y à la fois méfiance, doute, admiration et tendresse.
Béatrice de Dante
Le deuxième de la série des Trois Archétypes représente Béatrice, la célèbre figure de La Divine Comédie de Dante. Joukhadar a choisi le moment où, à la fin de La Divine Comédie, Béatrice quitte Dante, se dirige vers la fontaine de l’éternité, puis se retourne et lui sourit en disparaissant peu à peu. Pour Joukhadar, « c’est très Léonardesque ».
» sorrise e riguardommi poi si torn a l’etterna fontana. «
DANTE. Canto XXXI, Paradiso, La Divina Commedia.
Roxelane
Le troisième de la série des Trois Archétypes représente Roxelane, célèbre figure qui changea le cours de l’histoire. Joukhadar a choisi le moment décisif de la première nuit de Roxelane avec le Sultan. Assise au bord du lit, elle a une mission à accomplir; devant elle, Soliman, l’ennemi mortel qu’elle doit conquérir. Échange de regards, défi: qui baissera les yeux le premier ? Elle tient bon, jouit de cet instant de gêne, soutenue par la haine qui décuple sa force de caractère. Les lèvres serrées, concentrée, déterminée, elle sourit presque. Les draps semblent pouvoir se déchirer sous sa main. Elle gagne : il baisse le regard, signe de bon augure. Désormais c’est elle qui domine.